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Journal d'un apostat
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21 mai 2009

Irlande. L’horreur dans les pensionnats catholiques

Coups, viols, humiliations... Pendant des décennies, les enfants placés dans les écoles catholiques irlandaises ont subi ces mauvais traitements. C’est ce que révèle un rapport dévoilé hier.

«Ces endroits n’étaient pas des foyers d’accueil. C’était des goulags. Les enfants étaient loués à des fermiers comme esclaves.» John Kelly se «souviendra toujours» de l’institution catholique dans laquelle il a été placé enfant.

Il fait partie des milliers d’anciens élèves, aujourd’hui âgés de 50 à 80 ans, à avoir subi mauvais traitements et humiliations dans ces établissements. «Je n’étais pas John Kelly, j’étais le numéro253», poursuit-il, ajoutant, avec précision : «Nous étions traînés hors du lit pour être flagellés, nus, au milieu de la nuit. On fabriquait même les martinets avec lesquels ils nous frappaient...»

Après neuf ans d’enquête auprès de plusieurs centaines d’écoles et des milliers de victimes interrogées, le rapport des enquêteurs a été rendu public, hier. Il révèle queattentats à la pudeur et viols étaient «endémiques» dans les établissements réservés aux garçons. Les filles ont moins souffert d’abus sexuels. Cependant, elles étaient victimes «d’agressions et d’humiliations».

La loi du silence

Le rapport est accablant pour l’Eglise. Face à ces révélations, seul le cardinal Sean Brady, représentant de l’Eglise catholique en Irlande, a réagi : «Je suis profondément désolé et j’éprouve une honte extrême». Pourtant, toujours selon le rapport, «les autorités religieuses savaient que les abus sexuels étaient un problème persistant dans les institutions religieuses masculines». Mais l’Eglise catholique «n’a pas écouté les personnes qui se plaignaient ou ne les a pas crues». Le rapport stigmatise également le ministère de l’Education qui, «se rendait complice du silence».

Plus de 30.000 enfants considérés comme des délinquants ou issus de familles à problèmes ont été envoyés dans les écoles techniques, maisons de redressement, orphelinats et foyers administrés par des catholiques, entre les années 1930 et les années 1990. Après les révélations, un nouveau combat commence pour les victimes. Les conclusions du rapport ne peuvent pas être utilisées à des fins judiciaires. Les Frères chrétiens ont obtenu de la Justice, en 2004, que le rapport ne nomme aucun membre de la congrégation, mort ou en vie.

Chantage de l’Etat

Les victimes devraient être indemnisées par le gouvernement. Mais à une seule condition : qu’elles renoncent à intenter une action en justice contre l’Etat et l’Eglise. Des centaines de personnes ont rejeté cette condition pour traîner devant les tribunaux les auteurs de mauvais traitements et les ecclésiastiques qui les employaient.

Le Télégramme du 21 mai 2009

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